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Marie-Liesse Doublet : lauréate du Prix Philippe A. GUYE 2022 de l’Académie des Sciences

Chaque année, l’Académie des sciences remet près de 80 prix couvrant l’ensemble des domaines scientifiques, aussi bien fondamentaux qu’appliqués. La sélection des lauréats est opérée par des jurys fonctionnant dans le cadre d’un règlement excluant la possibilité de conflits d’intérêt.

Marie-Liesse Doublet travaille actuellement à l’Institut Charles Gerhardt Montpellier en tant que directrice de recherche et responsable du département Chimie Physique Théorique et Modélisation.

 

Bonjour Marie-Liesse, pourriez-vous nous en dire plus sur l’obtention de ce prix : comment le processus s’est-il déroulé et qu’est-ce que cela représente pour vous ?

En juin dernier, j’ai reçu par mail une lettre des Secrétaires perpétuels de l’Académie des Sciences m’annonçant qu’ils souhaitaient, « souligner l’intérêt qu’ils portent à mes travaux de recherche en me décernant le prix Philippe A. Guye », sans plus de précision.

En me renseignant, j’ai appris que Philippe Auguste Guye était un chimiste suisse né en 1862 qui s’est distingué dans différents domaines de la chimie-physique, et que le prix de l’Académie qui porte son nom est un prix thématique en chimie-physique qui est décerné tous les 3 ans. En regardant la liste de ses récipiendaires, j’ai évidemment ressenti une très grande fierté et une reconnaissance immense pour ceux et celles qui ont contribué, chacun.e à leur manière,  à ce j’en fasse partie aujourd’hui.

 

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

Je suis impliquée dans plusieurs projets en lien avec les nouvelles questions qui se posent dans le domaine de l’énergie, comme par exemple, les interfaces électrochimiques ou les nouveaux électrolytes liquides ou solides pour les technologies post-Li. Mais plus que les systèmes ou les problématiques que j’étudie, ce sont les stratégies théoriques et les outils computationnels qu’il faut mettre en place pour aider les expérimentateurs à mieux comprendre leurs systèmes, qui m’intéressent. C’est en tous cas dans cette démarche que j’ai toujours inscrit mes recherches depuis le début de ma carrière.

 

Dernière question, quels sont vos projets futurs ?

Continuer à développer mes approches conceptuelles pour comprendre la réactivité physico-chimique, au sens large, et donc pas nécessairement en lien avec les problématiques de l’énergie. Pour les théoriciens(nes), les électrons, les noyaux, les couplages entre noyaux et électrons se traitent de la même façon, quelle que soit l’application ciblée. C’est l’avantage de notre discipline. Une chose est sûre, je resterai au contact des expérimentateurs parce que les approches que je développe nécessitent d’abord de bien comprendre leurs systèmes avant de choisir et construire modèle théorique le plus adapté pour comprendre leurs propriétés. J’ai toujours combattu l’idée que les meilleures stratégies théoriques sont celles qui consistent à choisir systématiquement les calculs les plus coûteux ou les méthodes les plus sophistiquées pour comprendre un problème. C’est la grande différence pour moi entre « la modélisation » et « la simulation ».